Avec la progression des pratiques plus durables dans les hôpitaux et les établissements de santé, le retraitement des dispositifs médicaux réutilisables est devenu la norme. Ce processus permet de réduire les déchets, de diminuer les coûts et de prolonger la vie d’instruments spécialisés, comme les endoscopes.
L’Association of Medical Device Reprocessors (AMDR) estime que plus de 10 300 hôpitaux dans le monde utilisent désormais des dispositifs retraités, et ce chiffre ne fait qu’augmenter, les systèmes de santé cherchant à améliorer l’efficacité sans compromettre la sécurité.
Ces avantages s’accompagnent en revanche de nouveaux défis, notamment lorsque des désinfectants chimiques libèrent des vapeurs nocives dans l’air. Les désinfectants tels que l’acide peracétique (APA) sont hautement efficaces, mais même une faible exposition à cet acide sous forme aérienne peut poser des risques dans des salles en utilisation continue. Le suivi des concentrations de ces produits chimiques est essentiel afin de garantir des conditions de travail sécuritaires pour le personnel et de respecter les normes de sécurité.
Qu’est-ce que le retraitement de dispositifs médicaux?
Le retraitement de dispositifs médicaux désigne le processus de nettoyage, de désinfection et de stérilisation des équipements réutilisables afin de pouvoir les remettre en service en toute sécurité. Ces procédures sont indispensables pour assurer des traitements sans risque et prévenir la transmission d’infections. En raison des protocoles stricts de contrôle des infections, des normes et directives rigoureuses encadrent ces opérations afin d’en préserver l’efficacité.
Le retraitement comprend généralement plusieurs étapes pour répondre aux exigences de sécurité et aux obligations réglementaires :
- Nettoyage : retrait manuel ou automatisé des salissures et matières organiques visibles, comme le sang et les tissus.
- Désinfection : destruction ou inactivation des micro-organismes sur les surfaces à l’aide de désinfectants chimiques tels que l’acide peracétique, l’oxyde d’éthylène ou le peroxyde d’hydrogène.
- Stérilisation : élimination totale des micro-organismes, y compris les spores, par des méthodes comme l’autoclave (vapeur), la chaleur sèche, la stérilisation gazeuse ou l’irradiation.
- Contrôle de la qualité : inspection pour déceler tout dommage, vérifier la propreté et le bon fonctionnement.
- Emballage et étiquetage : conditionnement adéquat des dispositifs retraités pour préserver leur caractère stérile.
- Entreposage : conservation des instruments emballés dans un environnement contrôlé afin d’éviter toute nouvelle contamination.
Le rôle (et les risques) de l’acide peracétique
L’acide peracétique est un agent stérilisant privilégié en milieu hospitalier, notamment en raison de sa rapidité d’action, de son caractère résiduel nul et de sa capacité à désinfecter même en présence de matières organiques. Il est particulièrement adapté aux dispositifs sensibles à la chaleur, comme les endoscopes, qui ne peuvent pas être passés à l’autoclave.
Cela dit, il s’agit d’un composé hautement réactif pouvant provoquer des problèmes de santé par inhalation. Le temps aidant, des fuites ou une ventilation inadéquate peuvent entraîner des concentrations élevées de vapeurs dans les zones de retraitement. Le personnel exposé à l’acide peracétique peut présenter les symptômes suivants :
- Irritation des yeux, du nez, de la gorge ou de la peau
- Toux, essoufflement, symptômes ressemblant à l’asthme
- Atteintes respiratoires à long terme
- Œdème pulmonaire ou stress organique dans les cas sévères
De plus, son odeur piquante rappelant le vinaigre peut entraîner une désensibilisation olfactive, rendant peu fiable la détection du danger par l’odorat seul.
Conformité en matière de santé et sécurité
Les réglementations en santé au travail obligent les employeurs à prévenir ou limiter l’exposition aux substances dangereuses. Au Royaume-Uni, la norme Control of Substances Hazardous to Health (COSHH) impose la mise en place de mesures de contrôle pour réduire les risques liés à l’utilisation de produits chimiques comme l’acide peracétique.
De même, l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) recommande une limite d’exposition à court terme fixée à 0,4 ppm sur une période de 15 minutes. Pour respecter ces normes, les établissements de santé se tournent de plus en plus vers des systèmes de surveillance continue des gaz afin de détecter les fuites, de suivre les niveaux d’exposition et de fournir une preuve documentée de conformité.
Solutions de surveillance des gaz
Badger Meter, leader mondial dans les technologies de capteurs de gaz intelligents, fait partie des rares fabricants à offrir un capteur conçu spécialement pour la détection de l’acide peracétique. Disponible dans notre portefeuille de solutions BlueEdge™, ce capteur électrochimique est compatible avec les détecteurs de gaz toxiques fixes F12 et D12, ainsi qu’avec le détecteur portatif de fuite de gaz D16 Portasens. Ces solutions fournissent aux hôpitaux et établissements médicaux des outils fiables pour maintenir les normes de sécurité dans les salles de traitement et protéger la santé du personnel.
Dans le cadre d’un projet récent au Royaume-Uni, Badger Meter a déployé une solution de pointe pour la surveillance continue de l’acide peracétique dans les salles d’endoscopie de plusieurs hôpitaux. Le système, composé du détecteur F12D équipé du capteur d’acide peracétique, détecte et rapporte les niveaux de ce gaz lors des procédures de retraitement, déclenchant des alertes visuelles et sonores en cas de dépassement d’un certain seuil. Le personnel peut ainsi travailler en toute tranquillité d’esprit dans un environnement sûr, avec un risque minimal de surexposition.
Avec plusieurs options d’installation et configurations de capteurs, le détecteur de gaz fixe F12D constitue une solution polyvalente pouvant être positionnée presque partout dans la pièce, selon les besoins. Grâce à ses capteurs intelligents pré-étalonnés, le système requiert peu d’entretien et est facile à utiliser. Le détecteur intègre un enregistreur de données permettant de consigner l’historique des mesures, pratique pour l’investigation d’éventuels cas d’exposition. En cas de détection de niveaux dangereux de vapeur d’acide peracétique, une alarme se déclenche pour évacuer le personnel en toute sécurité et sceller la pièce jusqu’à ce que l’air soit à nouveau salubre. Pour plus de protection, le détecteur portatif D16 PortaSens peut confirmer la dissipation complète des gaz avant que le personnel réintègre les lieux.
Réflexions finales
Les salles de traitement étant souvent utilisées en continu, même d’infimes traces de vapeur d’acide peracétique peuvent s’accumuler et représenter un danger pour le personnel. Sans détection fiable, il est difficile de confirmer que la qualité de l’air respecte les normes de sécurité, d’autant plus que la désensibilisation olfactive peut empêcher la reconnaissance du danger par l’odorat.
Afin de surmonter ces difficultés, des organismes comme le Joint Advisory Group on GI Endoscopy (JAG) du Royaume-Uni exigent désormais que les hôpitaux démontrent que les concentrations d’acide peracétique dans l’air respirable restent en deçà des seuils recommandés. Leur processus d’audit encourage l’usage de détecteurs portatifs comme le D16 PortaSens et de systèmes fixes comme le F12 afin d’assurer la sécurité et la conformité en continu.
Les solutions Badger Meter aident les établissements de santé à surveiller la qualité de l’air en temps réel, à réagir rapidement aux niveaux élevés d’acide peracétique et à maintenir des milieux de travail sécuritaires pour le personnel médical, soutenant ainsi le succès durable des opérations modernes de retraitement de dispositifs médicaux.
